1991 Cannondale SE Omega

Le top du top du catalogue Cannondale 1991 : le SE Omega avec le cadre suspendu EST et la fourche Rock Shox 1
Le premier Cannondale réellement tout suspendu
I

1991 Cannondale SE Omega

  • Conception : USA
  • Fabrication : USA
  • Période : Vintage (1990-1996)

Aluminium 6061 T6 Cannondale

Suspension arrière « Elevated Suspension Technology » Amortisseur Ressort Huile Works Performance

Rock Shox RS-1 Air huile

Jeu de direction Mavic 305

Potence ITM titane (Cannondale 285 sur le SM Omega)

Cintre Cannondale Easton C9 noir

Pédalier Cook Bros Racing – Plateaux Spécialités TA 46-36-24 dts

Dérailleur Ar Suntour XC Pro

Dérailleur Av Suntour XC Pro

Manettes Thumbshifter Suntour XC Pro

Cassette Suntour  7V – 13-30

Pédales Shimano M737 automatiques

Étriers Suntour XC Pro avec le système Cannondale Force 40 (Suntour XC Pro Pedersen à l’arrière)

Leviers Ritchey

Tige de selle Control Tech (Ritchey Force Directionnal à l’origine)

Selle Turbo

Jantes Campagnolo Alfa XL

Moyeux Suntour XC Pro

Rayons DT inox Revolution – tête ergal

Pneus Ritchey Megabite kevlar

Blocages Ringle

Le monde des VTT suspendus se divise en  deux catégories : les tout mous et les semi rigides. Par semi rigide, on comprend fourche suspendue et cadre rigide. Cela va de soi. Pourtant, si on remonte en 1991, sur les trois premiers VTT à suspension arrière qui débarquèrent sur notre territoire, seul le Boulder Gazelle était réellement un tout mou. L’Offroad Proflex et le Cannondale SE n’étaient littéralement que deux semi-rigides, puisque seule leur roue arrière était suspendue.

Justement, cette année là, Cannondale vantait dans son catalogue, son tout nouveau cadre EST à suspension arrière hydraulique, équipé de sa fourche Pepperoni… dont la terrible rigidité ne sera atténuée que par une simple potence Flexstem. Trois modèles seront disponibles : le SE 1000 tout gris argent avec un groupe Suntour XC Comp, l’icônique SE2000 noir et vert fluo avec son fameux ressort d’amortisseur rose bonbon et son groupe Shimano XT… et enfin, son très très haut de gamme en série limité et numéroté, le SE Omega présenté ici.

Dans la presse spécialisée, les SE 1000 et SE 2000 seront comparés avec leurs concurrents directs, l’Offroad Proflex et le Boulder Gazelle. Sur la balance, grâce à leur fourche Pepperoni et leur construction en aluminium 6061 T6, les Cannondale sont imbattables en passant sous la barre des 13kg. En utilisation normale ces vélos se pilotent comme un VTT rigide avec un peu plus de confort et de motricité. Mais on est encore loin des suspensions actives qui se développeront 5 ans plus tard. Ici, il fallait avant tout rassurer le vététistes (et les routards convertis au tout terrain) sur le rendement de ces nouveautés. Les débattements ne dépassent pas 5cm et le pivot du bras oscillant se situe juste au dessus du pédalier pour être verrouillé par la chaîne au pédalage. Un réglage à SAG 0 évitera tout effet « Kick back ». Mais, des trois vélos à suspension arrière, le Boulder sera souvent le préféré, grâce à sa Rock Shox 1.

Pourquoi ne pas monter une fourche télescopique sur ces Cannondale ? Justement, en 91, quatre fourches télescopiques sont disponibles sur le marché  français : la Marzocchi Star Fork, la Ceriani, la Spring et bien-sûr la RockShox 1, pionnière en la matière dès 1989 avec son système air-huile précurseur et sa valve “Static lock out” pour éviter tout pompage. Toutes ces fourches sont adaptables à tous les cadres, y compris les Cannondale EST.

Ce sera chose faite avec le SE Omega. Le cadre Cannondale EST avec un équipement de folie : groupe complet Suntour XC pro, jeu de direction Mavic, jantes Campagnolo, composants Ritchey et Ringle etun  pédalier Cook Bros. Une série limitée numérotée qui s’échangeait contre 25000 F avec tout ce qui se faisait de mieux à l’époque : présenté avec une fourche Pepperoni dans le catalogue, il sera en fait, livré d’origine avec la RockShox 1 !

Nous avons pu comparer le SE Omega avec un SE 2000 “semi-rigide”. L’Omega est beaucoup plus homogène et l’impression du pneu arrière dégonflé ressentie sur les autres  SE semble atténué. Plus haut de l’avant et plus couché, le vélo perd un peu en maniabilité mais s’avère plus efficace en descente. Par contre, la RS1 ne fonctionne que sur les gros impacts et apporte moins  de confort que le combo Flexstem-Pepperoni du SE2000. D’ailleurs, en 1991, un magazine testera 4 configurations de Cannondale : Tout mou, semi rigide avant, semi rigide arrière et un tout rigide. Le tout mou représentera l’innovation ultime et l’avenir du vélo, mais le semi rigide arrière gardera bien des atouts comme un confort et une motricité supérieurs au semi rigide avant.
Mais revers de la médaille, les suspensions arrières ne sont pas encore vraiment convaincantes en vue de leurs prix très élevés. Acheter un tout rigide et le faire évoluer en semi rigide avant sera une solution à la fois plus simple et plus économique. Cette configuration s’imposera comme la référence du semi-rigide, même de nos jours.
Aussi, en 1992, avec les DeltaV, le cadre EST évoluera vers le tout mou en intégrant la HeadShock dans sa douille de direction. Toutefois, Cannondale produira encore du  semi rigide. Mais à l’avant…

 

Références : Mountain Bike Action n°11 novembre 1990, n°1 janvier février, n°2 février 1991, Mountain Biking UK n°3 septembre 1990, n°4 avril 1991, Vélovert n°8 août-septembre 1990, n°14 avril 1991, Mountain Bike International n°3 mars 1991, Vélo Tonic n°1 mars 1991, VTT Magazine n°19 septembre 1990, n°24 février 1991, n°26 avril 1991
©Génération Mountain Bike, mars 2023