1991 – Cannondale 1MB

Équiper un VTT au début des années 90 était simple : soit on montait du Shimano, soit on prenait du Suntour. Très tôt, les japonais ont su flairer l’intérêt de l’émergence du VTT et dès les années 80, ils proposeront des transmissions et des freins spécifiques. Les européens, trop ancrés dans le sacro-saint cyclisme sur route, se lanceront tout de même dans l’aventure du tout terrain un peu plus tard avec les tentatives de Sachs-Huret, Mavic ou Simplex mais sans réelle conviction ou compréhension du mouvement. Les japonais, eux, auront déjà creusé l’écart technologique et assis leur hégémonie.

Et Campagnolo ? Inventrice du dérailleur et des blocages rapides, Campagnolo aura équipé tous les plus grands et les plus mythiques champions cyclistes depuis 1933 et jouit à cette époque là d’une aura inégalée chez les amateurs de guidons tordus, de jambes rasées et de bitume. Le VTT ? Soyons sérieux. Ce ne sera qu’un feu de paille…

Pourtant, Valentino Campagnolo, fils du fondateur et président de la firme depuis 1983, ne fut pas indifférent à cet étrange vélo aux gros pneus, quite à rouler lui-même en tout terrain et à rencontrer les pionniers  américains. Fin 1988, le groupe Euclid sera lancé et Campagnolo s’essayera sur les compétitions US en équipant les Fisher, Yeti, Fat Chance et autres Klein.

Quand le mythique italien vient taquiner les japonais sur leur (tout) terrain… Pour tester le groupe Campa, le Cannondale 1MB était incontournable. En effet, Cannondale  utilisait exactement le même le même cadre 3.0 tout en gros tubes alu 6061 T6 pour tout le monde, de son entrée de gamme SM400 jusqu’à l’intouchable SM Omega. Seul les composants et l’équipement changeaient.