1998 Ibis Bow-Ti
- Conception : USA
- Réalisation : USA
- Catégorie : Old Timer (1997-2003)
Titane Ancotech 3Al-2,5V, 6Al-4V et 15V-3Cr-3Al-3Sn (Zones flexibles). Suspension Castellano sans pivot – Amortisseur Fox Alps 5R
White Brother Pro SC 90 air-air
Jeu de direction 1″ 1/8 Chris King
Potence Ibis Titane
Cintre Ibis Titane
Pédalier Shimano XTR M950 46-34-24dts – Boîtier XTR Octalink BB-M950
Dérailleur Ar Shimano Deore XTR M950
Dérailleur Av Shimano Deore XTR M950
Manettes Shimano Deore XTR M950
Cassette Shimano Deore XTR M950 9V 12-34 dts
Étriers Shimano Deore XTR M950
Leviers Shimano Deore XTR M950
Tige de selle Thomson Alu
Selle Sella Italia Flite Titanium
Jantes Mavic M517 SUP Ceramic
Moyeux Shimano XTR M950
Rayons DT Revolution – Têtes Ergal
Pneus WTB Velociraptor
Blocages Shimano XTR M950
L’évolution des systèmes de suspension VTT est directement liée au positionnement du pivot du bras oscillant. Proche du boîtier de pédalier au tout début (Comme sur le SE Schocker, le Mamba et toute la ribambelle de vélocross suspendus des années 80) ce pivot se déplacera au dessus du pédalier au début des années 90 pour que la chaîne puisse verrouiller (ou du moins brider) le système au pédalage (Cannondale SE, Offroad Proflex… Et j’en passe). Mais on était loin du compte car pédalage et suspension avaient toujours du mal à s’accorder. Arrive la moitié des années 90 avec les modèles à triangle arrière unifié : une appellation ésotérique pour un système simplissime. Le boîtier de pédalier est placé directement sur le bras oscillant pour résoudre le problème de pompage au pédalage. Revers de la médaille, la hauteur de selle devient variable et la suspension fonctionne moins bien en danseuse. Un système pas si nouveau puisque déjà utilisé sur le proto de Claude Fior en 1990, mais repris par Klein sur son Mantra et Ibis sur son Szasbo.
Donc, tout est une histoire de pivot. Certains ne jurent que par les roulements, d’autres par les bagues de guidage. Et puis, il y ceux , comme John Castellano, qui décident de se débarrasser du pivot une bonne fois pour toute : Un pivot c’est plus lourd, ça s’use et c’est inévitablement source d’ennuis. Théories que John Castellano avait pu vérifier lorsqu’il travaillait pour Hugues Aerospace.
Chez Ibis, on ne fait rien comme tout le monde. Tout commence lors d’un voyage à Moab en octobre 1995, pour aller tester le premier tout suspendu de la marque, le Szasbo… justement conçu par John Castellano. Pendant les 14 heures de route, John saura convaincre Scott Nicol de développer une version sans pivot de la suspension à triangle unifié « Sweet Spot » du Szasbo. L’idée lui trottait depuis longtemps dans la tête et John avait même réalisé une maquette de principe. Ce voyage en tête à tête avec le patron d’Ibis tombait à pic.
Grâce à sa collaboration avec Gary Elfrich, Ibis maîtrise le titane. Ce métal, réputé pour son élasticité est idéal pour le projet “Tiflex” : John Castellano va donc remplacer le pivot central de la suspension SweetPost du Szasbo par deux long tubes longitudinaux de 30” reliant la douille de direction aux pattes arrières et qui travailleront en flexion. Un tube de section ovoïde rejoint le tube horizontal au boîtier de pédalier. Trois mois de conception sur ordinateur seront nécessaires pour estimer les rigidités des tubes et l’emplacement des renforts. Enfin, le premier proto du futur Bow-Ti roulera début 96.
Avec sa structure façon échafaudage, on s’attend à une saucisse… Et pourtant, le vélo a non seulement du rendement malgré ses 10cm de débattement mais il reste précis au pilotage. D’après Ibis, le Bow Ti possède la même rigidité latérale que le Mojo Ti. Par contre, l’arrière à tendance à se soulever dans les pentes raides, petit comportement inhérent aux suspensions Sweet Post…
John Castellano continuera sur sa lancée.
Il développe l’Ibis Silk Ti à l’aube des années 2000, un softail à la géométrie plus conventionnelle qui utilise des bases plates en titane en lieu et place d’un pivot. Puis le Ripley, reprenant le même principe mais cette fois en alu. Un proche cousin sera même commercialisé sous le nom de Castellano : le Fango. Le Bow Ti continuera sa carrière et sera adapté aux fourches plus hautes en 2001.
Pour ceux qui doute sur la solidité du système, un Bow ti aurait roulé 40 000 miles… Et roulerait encore !
Références : Mountain Bike Action : n°1 Janvier 1997
Textes & Photos © Génération Mountain Bike – Juillet 2021