1992 – Ritchey P22

Fin 1988, alors que certains constructeurs, séduits par les nouveaux matériaux tels que l’aluminium, le titane ou le carbone,  vantaient la légèreté de leur VTT à 12 kg, Tom Ritchey défia tout le monde en clamant pouvoir réaliser une machine de compétition en vénérable ferraille et qui pèserait moins de 23 pounds (soit 11,26 kg) : “Puisqu’ils veulent du léger, je vais leur donner du léger… et du costaud !”. Le P23 (pour Project 23) était lancé et pour prouver sa solidité, le pilote maison Don Myra, réalisa une saison entière à son guidon et fut même sacré champion du monde NORBA !
En 1991, Tom Ritchey enfonça le clou en dévoilant le P22 et ses 10,7 kg avec toujours la même recette : un cadre acier allégé et des composants à la conception simple,
efficace et… logique  (le concept Ritchey Logic).
Le géant asiatique Tange fournit des tubes acier répondant à un cahier des charges très précis établi par Tom Ritchey : les épaisseurs sont différenciées et orientées pour chasser
le moindre gramme là où c’est possible tout en conservant assez de matière aux extrémités pour une résistance maximum à la chauffe de la soudure. Si la série Team était entièrement réalisée par Tom Ritchey, les autres cadres P22, étaient partiellement assemblés au TIG au Japon puis terminés aux USA. Mais les bases et les haubans de tous les cadres étaient soudobrasés par le maître, avec un raccordement entre les tubes tout en courbe et invisible. Du grand art. Devant, les soudures TIG sont très fines et régulières : une prouesse manuelle, étant donné la finesse des tubes !
Les composants estampillés Ritchey Logic proviennent du Japon : Dia Compe pour les freins, Sugino pour le pédalier, Nitto pour la potence et tige de selle… Pas de matériaux exotiques mais uniquement de l’aluminium forgé et de l’acier. Ici aussi, des cahiers des charges stricts élaborés par Tom Ritchey, en privilégiant une qualité de fabrication éprouvée et une simplicité de fonctionnement. Pas de gadget ou de fioritures inutiles. Un vélo de compétition même ultra léger, se doit d’être fiable.
Des tubes de petits diamètres, une géométrie assez droite et classique, inspirée de la route ou du cyclo cross. Un Ritchey, c’est sérieux. Et si le P22 présenté s’habille d’un rouge pourpre plutôt sobre, les vélos du team se paraient d’un bleu blanc rouge plutôt patriote, seule exubérance de Tom.