1992 – Sbike Daytona 729
1992 Sbike Daytona 729
- Conception : USA / Suisse
- Réalisation : Italie
- Catégorie : Vintage (1990-1996)
Aluminium Monopoutre
STM inversée – Suspension élastomère
Jeu de direction Chris King Grip Nut 1″1/4
Potence SBike Aluminium
Cintre SBike Aluminium
Pédalier Shimano XTR M900 46-36-24 dts – Boîtier Shimano BBUN 90
Dérailleur Ar Shimano XTR M900
Dérailleur Av Shimano XTR M900
Manettes RapidFire Shimano XTR M900
Cassette Shimano XTR M900 12-32 dts
Étriers Shimano XTR M900
Leviers Shimano XTR M900
Tige de selle Ringle Mobby 27.2
Selle Sella Italia Flite Evolution 1 Carbone
Jantes Mavic 117 Couche Dure
Moyeux Shimano XTR M900
Rayons Inox
Pneus Onza Porcupine blancs
Blocages Shimano XTR M900
Vous prenez le fils d’un célèbre acteur américain, une marque de montre suisse et un soupçon de savoir-faire italien. Mélangez le tout et vous obtiendrez le S’bike Daytona 729.
Bien-sûr, encore faut-il ajouter les ingrédients incontournables des meilleurs vélos de 1992. Premièrement, de l’aluminium en gros tubes : sur le S’bike, les sections sont telles que l’on devrait plutôt parler de poutres.
Deuxièmement, on s’inspire des motos de grands-prix qui délaissent depuis quelques années les treillis tubulaires pour des structures caissonnées plus légères et plus rigides. Le cadre du S’bike est donc un monopoutre en X comme le Trimble, l’Alpinestar T24 ou le Grove Innovation X-Frame, mais cette fois-ci, l’innovation est européenne, designée en Suisse pour la société Swatch et soudée en Italie dans les ateliers Verlicchi, sous traitant des motos Aprilia.
Troisièmement, on applique un concept très à la mode en ce temps-là : on relève et on raccourcit les bases à 405mm pour offrir au S’Bike sa nervosité extrême et son comportement caractériel.
S’bike propose la STM inversée comme alternative suspendue à sa fourche rigide alu. Si le concept “Upside Down” s’est fortement développé en moto, en 1992 les choses restent compliquées pour le vélo, en imposant un freinage à disque encore lourd et moyennement efficace et en supprimant l’arceau rigidificateur. Pourtant, les italiens de STM réussissent leur coup en permettant à l’arceau et aux tasseaux de freins de coulisser le long des fourreaux, à travers lesquels, une lumière fraisée longitudinalement, permet la fixation directe de l’arceau sur les plongeurs. L’amortissement est lui, confié à des tampons élastomères microcellulaires. Mais si cette fourche tente d’améliorer le tableau, le S’bike n’est absolument pas confortable.
Le S’bike est avant-tout et surtout un dragster. Ultra rigide et pourvu d’un arrière hyper court, le vélo ne demande qu’à se cabrer au moindre coup de pédale. Hyper maniable, il se faufile partout mais sa géométrie compacte ne pardonne aucune erreur de pilotage. Grimpeur fabuleux, les choses se corsent en descente, nécessitant une technique de pilotage irréprochable pour contrôler les ruades de l’arrière. Mais le S’bike est fragile : si un cadre traditionnel diffuse les contraintes à travers ses tubes, un cadre monopoutre les concentre et finit par casser.
S’bike débute en 1990, lorsque que le groupe Swatch décide de fabriquer des VTT. L’identité de la marque sera construite autour du fameux cadre monopoutre alu, designé par Francesco Quinn (le fils de l’acteur Anthony Quinn) et la production sera lancée en 1991, avec le S’bike Daytona 700c pour ensuite évoluer jusqu’au Daytona 729. En parallèle, la marque Suisse développera des modèles acier (du 503 au 508) reprenant la même architecture en X mais au tarif plus abordable. Elle s’essayera même à la fibre de carbone avec le C4 et le 909.
1992 est l’année de la consécration avec la création du 828 à suspension arrière : un jeune pilote prometteur sera Champion du Monde de descente à son guidon. Un certain Nicolas Vouilloz, alors à peine âgé de 16 ans…
Mais Swatch se retira de l’aventure en février 1993, et la folle histoire d’un des vélos le plus radical de sa génération s’arrêtera définitivement pendant l’été 1994. Pourtant, généreux en sensations fortes, et doté d’un look ravageur aujourd’hui encore inégalé, le S’bike a vraiment marqué son époque et sa destinée aurait mérité d’être plus longue.