1992 - Manufrance Mézenc
- Conception France
- Fabrication France
- Catégorie Vintage (1990-1996)
Acier Vitus Rocky soudobrasé
Acier Vitus Rocky soudobrasée
Jeu de direction Mavic
Potence Acier soudobrasée
Cintre Star Bar XC
Pédalier Stronglight Rock Strong
Dérailleur Ar Sachs Huret New Success
Dérailleur Av Sachs Huret New Success
Manettes Sachs Huret New Success poignées tournantes
Cassette Sachs Huret New Success 7V
Étriers Sachs Huret New Success
Leviers Sachs Huret New Success
Tige de selle Mavic aluminium
Selle Reydel GTI
Jantes Rigida Turbo 900
Moyeux Sachs Huret New Success
Rayons Inox
Pneus Wolber Chamonix
Blocages Sachs Huret New Success
Manufrance réalisera la première bicyclette française en 1886 sous le nom de Cycles Hirondelle… Mais la manufacture fut surtout célèbre pour ses flingues destinés à nos amis chasseurs, à sa production d’ustensiles, d’outillage divers et variés pour la vie quotidienne, le tout illustré dans d’énormes catalogues.
Mais près de cent ans plus tard, en 1985, alors que le VTT émergeait dans notre pays, Manufrance devra déposer le bilan.
Mais l’histoire ne s’arrêtera pas pour autant. En 1991, Manufrance annonce une nouvelle production de vélos ! Entretemps, Jacques Tavitian, un homme d’affaire de Stéphanois, rachète l’ensemble des marques et des brevets Manufrance en 1988. Accompagné de Jean-Pierre Petit-Chanial , un ancien cadre de la manufacture, il propose une gamme de 11 vélos sous le sigle MF. 6 VTT dont le Mézenc ici présenté, seront produits avec le même esprit artisanal qui animait les fameux cycles Hirondelle.
Et si on montait le Manufrance avec du matos français ? Pour commencer, concentrons-nous autour de Saint Etienne, siège de Manufrance et capitale du cycle français. Vitus, réputée pour ses cadres alu collés est située juste à côté et propose ses tubes Cromo Rocky pour le cadre. Pour les périphériques, Stronglight, spécialisé dans le pédalier alu depuis les années 30, s’est mis à la sauce VTT et CLB vient de sortir sa gamme de frein Neptun 3 pour le tout terrain. Sans oublier Lyotard et sa Pédale des Bois… Pour réaliser les cadres, les artisans locaux ne manquent pas. Bien que Mécacycle, pionnier du VTT français est un proche voisin, le choix de Manufrance se portera sur Tonic Cycles ou Sifem, eux aussi stéphanois… Seul Cycladour, troisième prestataire de la manufacture renaissante est installé du côté de Auch.
Pour le reste, il faut s’éloigner de Saint-Etienne. Les pneus Wolber proviennent de Clermont-Ferrand, les jantes Rigida sont fabriquées à Noyon dans l’Oise, La tige de selle et le jeu de direction Mavic sont d’Annecy et la selle Reydel est parisienne. À noter que le matos “French Touch“ étaient d’ailleurs très prisées Outre Atlantique…
Seul le groupe Sachs New Succes qui équipe le Mézenc fait une petite entorse au tout français. Pourtant l’aventure débute par Huret, fabricant de dérailleur situé à Nanterre… Mais les années 80 voient l’absorption de cette société par le groupe allemand Sachs, tout comme les chaînes Sedis, les moyeux Maillards et les freins CLB stéphanois, pour concurrencer l’hégémonie nippone de Suntour et Shimano. Aussi, dans les années 90, Sachs-Huret deviendra le géant international SRAM… Mais ceci est une autre histoire…
Le Mezenc n’a pas à rougir face aux réalisations américaines. Wishbone, cadre sloping… le vélo utilise les innovations VTT du début des 90. la machine présentée affiche un petit peu moins de 12kg sur la balance pour un montage plutôt fiable. Le Manufrance reste dans la lignée de ces rares vélos entièrement fait main en France, comme les Mécacycle ou les Scramblers Line. Une philosophie et un savoir-faire d’ailleurs toujours vivace lorsqu’on observe les réalisations de nos artisans cadreurs actuels !
Textes & Photos ©Génération Mountain Bike – Mai 2021