1982 – Motobécane Vélover VX60

1982 Motobécane - Vélover VX 60
- Conception : France
- Fabrication : France
- Période : Pionnier (avant 1984)
Acier – Amortisseur Sebac
Acier
Jeu de direction Acier
Potence- Cintre Potence de type BMX acier – Cintre acier
Pédalier Nervar acier –
Dérailleur Ar Shimano Positronic
Dérailleur Av –
Manettes Levier de vitesse « façon Joystick » sur le tube supérieur
Cassette Shimano à visser 6V 14-32 dts
Pédales Lyotard
Étriers Tambours intégrés dans la roue
Leviers Tôle d’acier
Tige de selle Acier
Selle Selle Royal
Jantes À bâtons, moulée en alliage d’aluminium
Moyeux Intégrés
Rayons –
Pneus Motobécane 24×1.75
Blocages écrou
Qui se souvient du Rancho ? Vous savez, cette voiture pour apprenti baroudeur, conçue par Matra Simca en 1977. Un véhicule aux faux airs tout terrain avec son châssis surélevé, ses gros pneus, ses phares orientables et sa galerie intégrée qui intègre la roue de secours. Eh bien le Vélover de Motobécane, c’est un peu le Rancho adapté au vélo.
Mais tout d’abord, revenons en 1982. Le VTT, tel qu’on le connaît aujourd’hui commence tout juste à se développer aux USA et ne débarquera en France que l’année suivante. Pour autant, des vélos roulent déjà en tout terrain et ce sont essentiellement des vélos-cross, chevauchés par des gamins qui sillonnent nos chemins de terre. Cette sorte de BMX à suspensions a le vent en poupe : une dégaine de moto, des amortisseurs, des pneus à crampons, des gardes boues et même des plaques numéro ! Les engins frisent les 20 kg, grimpent comme des fers à repasser et les suspensions pompent à chaque coup de pédale. Mais peu importe ! Ces vélos-cross provoquent les premiers émois en tout terrain et préparent sans aucun doute l’arrivée prochaine des premiers Mountain-Bikes.
Et les adultes dans tout ça ? Peugeot et Motobécane vont décliner chacun son modèle pour grande personne : Peugeot et son CPX 26, sorte de BMX à roue de 26″, Motobécane et son Vélover VX60 ici présenté. Directement inspiré des vélo-cross de la marque (les fameux MX30 orange fluo), le Vélover reprend la même suspension arrière cantilever, la même architecture (légèrement sloping avant l’heure) mais adaptées à des roues de 24″. Équipé de porte bagages avant et arrière, d’éclairage et de garde-boues, le vélo se veut plutôt utilitaire.
Le catalogue de 1981 explique : “c’est une nouvelle conception de la bicyclette qui permet de nombreuses utilisations. Des déplacements pour se rendre à un endroit où pratiquer du sport, des ballades en bord de plage”… et surtout “Des promenades tous chemins…” !
Multi-usage, multi-taille, le Vélover est aussi multi-terrain. Mais ne nous emballons pas car le catalogue précise « dans les allées des sous-bois”.
Pourtant, le Vélover est notre ancêtre du VTT à nous, réellement pensé pour rouler hors bitume en préfigurant quelques solutions techniques encore utilisées sur nos machines actuelles ! Tout d’abord, une véritable suspension arrière (du jamais vu sur un vélo adulte !). Nous sommes sur un cantilever/MonoCross, principe, adapté pour le motocross par Lucien Tilkens à la fin des années 60 et développé par Yamaha en 1973. Motobécane reprendra le système sur ses motos (M50EV et la 80 Enduro) et sur tous ses vélo-cross (du MX20 au MX32). Aujourd’hui encore, ce principe est toujours et encore utilisé en majorité sur nos machines. L’amortisseur est un simple piston à ressort sans hydraulique ni réglage et le point de pivot est juste derrière le boîtier de pédalier. Côté négatif, ça pompe, de haut en bas et même latéralement. Côté positif, la suspension est toujours active et procure un confort inégalable. Le truc sympa, c’est de voir l’amortisseur travailler en direct dès qu’on baisse les yeux ! L’autre innovation se situe dans la transmission. Monoplateau avant, roue libre 6 vitesses (contre 5 habituellement constaté en 1982) avec un gros pignon de 30 dents (plutôt rare à l’époque). Passons sur le levier de vitesse de l’espace, aussi incongru que dangereux pour notre intimité et arrêtons-nous sur le dérailleur arrière Shimano Positronic : Un clic, un pignon… Les vitesses sont indexées ! Il faudra attendre 1987 pour que Shimano l’adapte au VTT. Mais contrairement à aujourd’hui, l’indexation est située dans le dérailleur et non dans la manette et le câble de transmission est une simple corde à piano.
Grand guidon, selle méga rembourrée, le Vélover est un vélo hyper confortable mais pas vraiment taillé pour l’attaque. Ses performances en tout terrain sont très limitées à cause de freins à tambour insuffisants et de la faible section des pneus. Mais, ses roues à bâtons en alliage d’aluminium compensent un peu le poids conséquent de l’ensemble. Finalement, le Vélover est un des vélos les plus sympas et amusant à rouler, suffisant pour rouler en forêt avec son petit dernier, voire pour pique-niquer (ben oui, comment transporter des paniers, des bouteilles, des paquets et des cornichons sur votre 29″ ?). Mais le top du top de son utilisation sera devant une terrasse en bord de plage, appuyé sur sa béquille façon café racer. Effet garanti, succès assuré !
Textes & Photos © Génération Mountain Bike – Juin 2023
La suspension arrière
Que de chemin parcouru depuis la suspension arrière du Vélover : performance, rigidité, réglages… Mais aujourd’hui encore, le confort du Vélover est sans égal. L’amortisseur Sebac, directement récupéré d’une Mobylette est dépourvu d’hydraulique et de réglage.
Le levier de vitesse
Cet accessoire iconique du Vélover fait d’étranges sons psychédéliques quand on l’actionne ! Complètement incongru (et même dangereux)surtout que des manettes de vitesse au guidon existaient déjà…
Les roues
Les jantes, réalisées en alliage d’aluminium sont relativement légères et compensent le poids général du vélo. Les pneus du Vélover reprennent le M de Motobécane sur les crampons.
Les freins
Le freinage est confié à deux tambours intégrés dans les moyeux des roues et à deux longs leviers en tôle. Identique à celui des cyclomoteurs, les tambours se voulaient plus puissants que les étriers classiques à tirage latéral et surtout protégés de la boues et de la poussière, mais sans atteindre la puissance des cantilevers.
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