1986 – Scrambler
Les américains n’étaient pas les seuls à faire du gros tube alu : les français aussi !
1987 - Scrambler
- Conception France
- Fabrication France
- Catégorie Rétro-Classique (1984-1989)
Aluminium soudé
Aluminium
Jeu de direction Acier
Potence De type Nitto
Cintre Aluminium
Pédalier Stronglight triple
Dérailleur Ar Sachs Huret New Success
Dérailleur Av Sachs Huret New Success
Manettes Thumbshifters
Cassette Maillard à Visser 6V
Étriers Dia Compe
Leviers Dia Compe 4 doigts
Tige de selle Aluminium
Selle Reydel GTI
Jantes Alu Rigida
Moyeux Sachs Huret
Rayons Inox
Pneus Wolber
Blocages Shimano
L’histoire commence en 1981, quand son beau-frère ramène des USA, un des premiers VTT dans ses bagages. Subjugué, Vincent Lafaye, qui réalisait alors du mobilier de jardin en aluminium, va s’essayer au cadre de vélo et de fabriquera son propre VTT en 1986. Le vélo était plutôt typé trial, à cause de son passif de trialiste moto et bien sûr, en alu.
Les choses sérieuses commence en 1987, avec l’arrivée de Christian Taillefer chez Scrambler. La fougue du jeune Christian aura raison des premiers prototypes mais permettra à la marque de faire progresser rapidement ses vélos. Surtout dans le choix des alliages d’aluminium : des tubes AG3 OU 5053 qu’il trouvait dans le commerce, Vincent Lafaye va pouvoir utiliser du 6106 de chez Pechiney et gagner en fiabilité. Les résultats ne vont pas tarder avec la deuxième place de Christian Taillefer en junior aux Championnats du Monde de Villard de Lans en 1987.
Les années 80 ont vu apparaître les premiers gros tubes alu. Les conceptions et fabrications sont essentiellement américaine avec le duo Klein et Cannondale pour les grosse production, et Cunningham pour des réalisations artisanales. Le leïtmotiv : une plus grande rigidité pour un poids moindre. Et puis, les gros tubes, ça a de la gueule ! Les français ne seront pas en reste pour travailler l’alu : Trekking Bike en 1988, Sunn en 1989 pour son premier VTT et sans bien sûr oublier Scrambler dès 1987. Si les américains se targuent d’avoir inventé les cadres alu soudés à gros tubes à coup de dépôts de brevets et de procès en tout genres, on trouve pourtant un cadreur français à l’origine de ce type de vélo. En 1945, sous sa marque Barralumin, Nicolas Barra réalisait déjà des réalisations en tubes ovoïdes en alliage d’aluminium-magnésium, dont la machine de compétition d’Apo Lazaridès, célèbre grimpeur du Tour de France.
La réalisation du Scrambler est artisanale. Les cordons sont épais et pas très réguliers, des traces d’usinages sont visibles et les platines de freins sont taillées sommairement dans une plaque d’alu. Les tubes sont ovoïdes, à l’instar des Yeti FRO ou des tout premiers Sunn. Mais des subtilités viennent contraster sa rélisation « brute de fonderie » telles les butées de gaine rivetées ou le passage de gaine interne. La fourche est aussi réalisée en alu de grosse section avec des fourreaux surdimensionnés de plus de 25mm de diamètre surmontés d’un frêle pivot en acier. Il s’agit certainement de la première fourche alu surdimensionnée de l’histoire du VTT. On subodore une direction précise mais certainement virile sur les impacts… Enfin la géométrie : un angle de direction plutôt couché et un sloping… inversé !
À son guidon, ça tape dur ! Normal, c’est un cheval de course, une machine faite pour aller vite en descente grâce à sa géométrie couchée, précise grâce à sa fourche alu. En 1987, le Scrambler était parmi les VTT les plus légers du plateau et certainement, des plus performant. Le vélo ici présenté a participé aux Championnats du Monde de Villard de Lans, sur le sentier Gaubert où Christian Taillefer terminera 2e catégorie Junior. Le Scrambler était arrivé à maturité, il allait maintenant écrire son histoire.
Références : .Vélovert : n°12 Janvier-Février 1991
Textes & Photos ©Génération Mountain Bike – Février 2021