1984 – Cannondale SM 500

Le tout premier VTT réalisé et commercialisé par Cannondale. En aluminium bien sûr avec une conception originale signée John Olsen…

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1984 – Cannondale SM 500

  • Conception : USA
  • Fabrication : USA
  • Fourche : Rétro-Classique (1984-1989)

Aluminium 6061 T6 Cannondale

Acier Cr-Mo Tange assemblée par raccord

Jeu de direction Specialized

Potence-Cintre Acier BullMoose Specialized soudobrasé

 Pédalier Sugino Aero Tour 44-36-24 dts – Boîtier Suntour

Dérailleur Ar Shimano Deore XT M700

Dérailleur Av Suntour Lee Tech

Manettes Thumbshifters Shimano M700 friction

Cassette Suntour New Winner 5V 13-30 dts

Étriers Shimano Deore M700 (AV) Dia Compe MX 1000 (AR)

Leviers Shimano deore 700

Tige de selle SR Laprade ME-300

Selle Brooks

Jantes Sun – Cannondale aluminium – 24″ AR – 26″ AV

Moyeux Specialized

Rayons Inox

Pneus Cheng Shin Knobby

Blocages Ecrous

Contrairement aux écrits de George Orwell, 1984 fut une bonne année, surtout pour Cannondale qui présentait son tout premier Mountain bike, le SM500.

Spécialisée dans la bagagerie et les remorques pour vélos depuis 1971, la marque du Connecticut ne fabriquera son premier vélo qu’en 1983 : une randonneuse révolutionnaire, suffisamment rigide pour ne pas se tortiller sous la charge des bagages et pour offrir un pédalage plus efficace. Techniquement, on soude des tubes alu à gros diamètres qui seront donc plus raides, plus résistants mais aussi plus légers que leurs classiques homologues en acier.

En 1984, Cannondale décline alors son concept de gros tubes alu au VTT. Mais sans quelques difficultés.
Tout d’abord, les vélos californiens taillés pour dévaler des pistes roulantes et rapides sont mal adaptés à la côte Est des USA où les sentiers plus techniques, demandent des machines plutôt maniables. Aussi, Cannondale contactera John Olsen, trialiste de la première heure et adepte des montées impossibles, qui sera à l’origine de la petite roue arrière en 24“ du SM500. Explication : entre la largeur du pneu à crampons et les plateaux, les énormes bases alu de 2cm de diamètre s’intercalaient difficilement et ces dernières auraient dû être très longues pour accueillir une roue de 26″, avec le risque de torpiller la maniabilité du vélo (Cannondale résoudra le problème l’année suivante, en améliorant des techniques de mise en forme de l’alu encore balbutiantes à l’époque). 

L’art de dessiner un vélo consiste à transformer une contrainte en qualité : non seulement la petite roue maintiendra un arrière compact et nerveux, mais elle offrira tout le caractère du SM500, avec des qualités d’accélération et de grimpeur étonnantes. Fidèle à sa philosophie de trialiste, John Olsen préconisera aussi un boîtier de pédalier haut pour faciliter le franchissement ainsi qu’un tube supérieur sloping, préfigurant déjà la géométrie Beast of the East. Mais Cannondale, un peu frileux, préfèrera coucher l’angle de direction à 69° (contre 71° prévu par John Olsen), ce qui donnera un avant un peu pataud au vélo.

Pour $600, le SM 500 dispose des premiers composants spécifiques au VTT. La transmission, shifters, leviers de freins et étriers avant sont issus du  groupe Shimano XT M700 (tout juste créé en 1983), d’un magnifique combo cintre-potence soudo brasé Specialized inspiré du Bullmoose Ritchey, mais aussi étonnant que cela puisse être, le frein arrière reste un simple tirage latéral issu du BMX.

Pour son premier VTT, Cannondale est vraiment sorti des sentiers battus: premier cadre alu commercialisé en tout terrain (après Charlie Cunningham mais avant Klein) et une géométrie trialisante qui perdurera jusqu’en 1998 sous l’appellation Beast of the East. Mais le XC et la descente, développés dans l’Ouest des USA, s’imposeront face au trial peut-être trop exclusif. Mais toujours  insoumis, John Olsen persistera en dessinant d’autres vélos d’escalade (comme le Raleigh Edge à roue arrière de 24″ en 1987), et continuera à promouvoir une autre façon de rouler en tout terrain.

 

Références : John Olsen 
– Museum of Mountain Bike Art & Technologie