1994 – Ibis Mojo Ti
1994
Ibis Mojo Ti USA
- Conception : USA
- Fabrication : USA
- Catégorie : Vintage (1990 – 1996)
Titane 3Al-2,5V – Tubes Ancotech
Litespeed titane 3Al-2,5V – Pattes titane
Jeu de direction Chris King No Threadset 1″ 1/8
Potence Ibis titane 3Al 2,5V Aheadset
Cintre Use Carbone
Pédalier Morati titane 3Al-2,5V – Plateau Stronglight – Boîtier Race Face
Dérailleur Ar Tendeur de chaîne Surly
Dérailleur Av –
Manettes –
Cassette – Roue libre Atom vissée
Étriers Control Tech – Patins Kool Stop Ceramic
Leviers Kooka
Tige de selle Use Alien Carbon 27.2
Selle Sella Italia Flite Evolution 2 Titanium
Jantes Mavic M231 Ceramic
Moyeux Phil Wood 1st Generation inox
Rayons Dt Swiss Revolution
Pneus Continental
Blocages Titane
“À l’Antiquité, les Égyptiens vénéraient l’Ibis. Au point que tous ces premiers cyclistes se faisaient enterrer avec”. Chez Ibis, tout est prétexte à l’humour. Par exemple tous les cadres sont construits en tubes “Moron”. En clair, “more on“ veut dire “y’en a plus là” : les tubes ont plus de matières aux extrémités. Autre plaisanterie très emblématique des cadres californiens : le “Hand Job“ (qui se traduit par branlette). Scot Nichol, le créateur d’Ibis, n’a rien trouvé de mieux comme butée de gaine que de faire sculpter une main à travers laquelle le câble de frein va et vient…
Mais au delà d’un état d’esprit facétieux, un Ibis est un vélo très haut de gamme, et lorsqu’en 1994, Scot Nicol propose la version en titane du Mojo, Ibis atteint l’exceptionnel. Le but n’est pas une simple adaptation de son modèle phare en acier, mais d’explorer les limites encore jamais atteintes du titane en s’associant avec le créateur du premier VTT dans ce métal magique en 1986 et co-fondateur de Merlin Metalworks : Gary Helfrich.
Il en résulte des tubes à double épaisseur, plus épais aux extrémités (une technique jusqu’alors uniquement utilisée dans l’acier ou l’aluminium), des bases coniques et de superbes pattes coquilles usinées dans la masse pour donner plus de rigueur à l’arrière du vélo, point faible souvent constaté des cadres titane. Clamé pour 1,2 kg, il fallait toutefois débourser deux bâtons (soit environ 3000 euros) en 1995 pour s’offrir ce cadre en France. Le prix d’un vélo ultime…
Sur le terrain l’Ibis Mojo Ti est un vrai titane. Vif, confortable et léger. Très léger même ! Au point qu’en utilisation tranquille, le vélo serait presque sans caractère. En fait l’Ibis demande qu’on lui rentre dedans et plus le coup de pédale est musclé et plus il en redemande. Les accélérations sont progressives mais bien là et toutes les difficultés du terrain sont avalées sans qu’on puisse s’en rendre compte, comme par magie !
L’Ibis est très efficace. Pour corser son caractère, le vélo présenté est monté en “one speed”, l’ancêtre du single speed actuel, initié par quelques snowboarders ou skaters hardcore dans les années 95. Fourche Litespeed, potence Ibis, pédalier Morati, moyeux Phil Wood… du titane à tous les étages pour un un véritable BMX luxueux de presque 8kg !
L’histoire d’Ibis : Lorsque Scot Nicol quitta son New Jersey natal pour la Californie, ses prouesses en wheeling ainsi que sa fourgonnette lui permirent d’être accepté dans la bande des Gary Fisher, Charlie Cunnigham et autre Jo Breeze. C’est d’ailleurs ce dernier qui l’initia à la soudure, et Scot Nicol fabriqua ses premiers mountain-bikes en 1981. Ibis était né.
Des vélos trial avec des roues de 20 et 24”, au superbe Carbon 14 en titane et carbone, Ibis était créatif et produisait des cadres sur-mesure et des tandems dans un état d’esprit toujours décalé et humoristique. Les conceptions et autres “brain-storming” se faisaient autour de feux de camp après de longues virées. En 1990,, Ibis proposait un modèle unique en acier : le SS pour “Setting Sun” (car fabriqué aux USA et non au “Pays du Soleil Levant” comme bon nombre de ses concurrents). Les Mojo avec les tubes Moron arrivèrent en 91, puis le Mojo Ti en 94 et les premiers bizarroïdes prototypes suspendus en titane acier ou aluminium : les Szazbo. En 1996, Ibis s’associe avec John Castellano et crée le Bow Ti avec une suspension dépourvue de point de pivot, puis le Silk Ti en 2000 avec ses bases flexibles. L’esprit indépendant, Scot Nicol se vantait d’être un des rares fabriquant “pas encore racheté par Trek” et si la société fut vendue en 2000, Scot Nicol pu reprendre les commandes en 2005 avec deux associés pour qu’Ibis puisse continuer son aventure.
Mis au point par Scot Nicol et par Gary Elfrich, le grand gourou du titane L’Ibis Mojo Ti est le vélo en titane le plus abouti de son époque.