1994 - Yeti ARC - ASLT
- Conception USA
- Fabrication USA
- Catégorie Vintage (1990-1996)
Yeti ARC Aluminium 7005 Easton ProGram Varilite – Suspension active Yeti – 3″ de débattement, amortisseur Risse Racing air-huile, articulations en Turcite
Answer Manitou 3
Jeu de direction Chris King 1″1/4
Potence Ringle
Cintre Aluminium Easton Tapelite
Pédalier Grafton Joystick – Plateaux Shimano 46-36-24 dts
Dérailleur Ar Shimano XTR M900
Dérailleur Av Shimano XTR M900
Manettes Grip Shift srt 800X
Cassette Shimano XTR M900
Étriers Grafton
Leviers : Grafton Re-Entry
Tige de selle Ringle Moby Aluminium
Selle San Marco Concor Light
Jantes AV : Mavic M117 Ceramic – AR : Mavic M231 Ceramic
Moyeux Ringle
Rayons AV : Inox – AR Tioga Disc Drive Kevlar
Pneus onza Porcupine
Blocages Ringle
Finalement chez Yeti, l’expérience du carbone n’aura pas été convaincante. Peut-être trop cher à produire, trop délicat à coller ou à la fiabilité incertaine, le Yeti C26, pourtant victorieux aux championnats du monde de Durango, sera remplacé pour la saison 1991 par un modèle en aluminium.
Ça tombe bien car Easton, vient de développer le VariLite, une série de tubes en alu 7005 soudable et auto-trempable. Grâce à Chuck Teixera, Yeti aura la primeur de cette nouveauté et les premiers protos, assemblés de main de maître par Frank the Welder, seront testés par Julia Furtado ou Johnny O’Mara sur les circuits XC mondiaux.
Après une saison de compet’, le Yeti ARC (pour Alloy Racing Composite) sera commercialisé dès 1992.
Plus rigide que le FRO en acier, le nouveau cadre en alu est aussi plus léger (autour d’1,5kg). Il reprend quelques caractéristiques de son grand frère comme son tube supérieur à section ovoïde qui reçoit les passages de câbles sur le côté et un triangle arrière cintré en une seule pièce avec pattes déportées.
La philosophie de Yeti tient en trois mots : la compet’, la compet’ et rien que la compet’. OK pour le XC. Mais qu’en est-il de la DH ? Le Team compte quelques pointures comme Jimmy Deaton, triple vainqueur de la Kamikaze et vice-Champion du Monde 92 ou Myles Rockwell, vainqueur de la Mammoth Reebook Eliminator et 3e aux championnats du Monde 93. Mais la dernière recrue de 1992 est la plus iconique : Missy Giove, aussi remarquable par son pilotage radical que sa coupe de cheveux à demi rasée, ses piercings et son inamovible piranha séché pendu à son cou… Mais encore faut-il le vélo à suspension qui va bien.
Dès 1991, le Yeti ARC se déclinera aussi en version suspendue. D’abord le Yeti ARC-AS avec un combiné air-huile (ou à élastomère) positionné juste derrière le tube de selle, puis le ARC-ASLT avec presque 7cm de débattement et son amortisseur situé sous le tube supérieur. Bien qu’il fut développé dès 1991, l’ARC ASLT ne sera au catalogue en 1994, paré de jaune et Desert Blue. Le cadre est ici en Easton ProGram VariLite spécifique. Le pivot du bras oscillant se situe derrière le boîtier de pédalier pour une suspension active (Ce pivot était souvent situé au dessus du pédalier pour verrouiller la suspension lors du pédalage) et traité au Turcite. Les longs haubans articulés se terminent autour d’un amortisseur air-huile Risse Racing. Simple et efficace. Pour le reste, que du beau, de l’exotique anodisé turquoise, conforme à la liste des nombreux partenaires de Yeti : du Ringle pour les moyeux, les blocages, la tige de selle et la potence, du Grafton pour le freinage et le pédalier, Chris King pour les jeu de direction… et enfin, l’incontournable fourche Manitou (ici une Answer Manitou 3 à élastomères)
Réellement un vélo de descente ? Remettons-nous dans le contexte de l’époque. Au début des années 90, les VTT étaient surtout pensés pour être polyvalents. C’est le choix des composants du montage qui orientait le vélo pour telle ou telle pratique. Certains pilotes comme Nathalie Fiat (titrée aussi bien en XC qu’en DH sur son Kona Hei Hei), utilisaient la même machine pour les deux disciplines en troquant simplement la fourche rigide pour un modèle télescopique. Les suspensions arrières étaient encore en minorité et chaques centimètres de débattement gagnés étaient un exploit. Les 7cm du Yeti ARC ASLT étaient exceptionnels pour l’époque. Étonnamment, le Yeti ARC ASLT grimpe plutôt bien, surtout dans le technique ou sa suspension augmente la motricité. Le vélo est rigide et plutôt léger (on est autour des 12/13 kg). Il se dévoile surtout en descente. Il paraît que Jimmy Deaton aurait atteint les 100km/h à son guidon lors d’une Kamikaze DH ! Sa légèreté facilite sa maniabilité : Le Yeti est un vrai jouet hyper réactif. Le vélo reste stable et la suspension arrière encaisse bien les gros chocs. Par contre, la Manitou à élastomères avoue rapidement ses limites. Partenariat oblige, le Team roulait sur Manitou. Mais en douce, les mécanos du team bidouilleront la fourche avec des ressorts… Rock Shox !
Textes & Photos ©Génération Mountain Bike – Septembre 2022