1990 – Manitou Bradbury

Rien à voir avec un modèle Answer : c’est un véritable Manitou que Doug Bradbury a soudé dans son garage…

I

1990 Manitou - Bradbury

  • Conception : USA
  • Fabrication : USA
  • Catégorie : Vintage (1990-1996)

 

Aluminium 6061 T6 soudé par Doug Bradbury

Manitou Bradbury Rigide – Jambes acier Cr-Mo, Té en aluminium usiné

Jeu de direction Shimano Deore XT M735

Potence Manitou Bradbury – Aluminium usiné

Cintre Titane 3Al2,5V

Pédalier Cook Bros Racing – 46-36-24 dts – Boîtier Shimano

Dérailleur Ar Shimano Deore XT M735

Dérailleur Av Shimano Deore XT M735

Manettes Thumbshifters Shimano Deore XT M735

Cassette Suntour Winner 13-32

Étriers Shimano Deore XT M735 – Patins Scott Mathauser

Leviers Shimano Deore XT M735 SLR Deux doigts

Tige de selle Shimano Deore XT M735

Selle San Marco Rolls

Jantes Mavic M231 CD

Moyeux Bullseye Precision hubs

Rayons Inox

Pneus Panaracer Smoke

Blocages Shimano

On pourrait penser à une chronique martienne et pourtant, tout se passe au Colorado.
Si le personnage central s’appelle Bradbury comme l’auteur de science-fiction, il se prénomme Doug et s’exprime plutôt avec un poste à souder. Pendant presque 15 ans, Doug est un pilote de Moto tout terrain. Mais lassé par les chutes et les fractures, il bifurque vers le Mountain bike au début Eighties : plus soft que les engins à moteurs et tout aussi ludique mais les montures sont encore loins d’être au point…  Doug n’aura alors qu’une idée en tête : fabriquer un VTT qui fonctionne vraiment ! Doug vide son garage, récupère des tubes et un poste à souder : nous sommes en 1985 et Manitou vient de naître !

Ses premières réalisations vont bouleverser le Mountain Bike. Pour Doug, un vélo doit être vif et précis. Il utilise les mêmes tubes en aluminium 6061 T6 que Klein et Cannondale, garantissant légèreté et rigidité. Doug recherche aussi la solidité.  Les soudures ne seront pas limées et les jonctions  principales du cadre seront renforcées. Comme Doug n’a pas les possibilités techniques des grandes marques  pour façonner l’alu, le triangle arrière sera donc en tubes de section carré, biseautés aux extrémités pour créer un bon dégagement du pneu et offrir des bases les plus courtes possibles (415mm). Ainsi, le Manitou préfigure les géométries “forward“ actuelles : un arrière très court, un avant rallongé, un angle de direction couché et un faible déport de fourche. Les premiers vélos de Doug utiliseront même une potence ultra courte. Autres particularités du Manitou : Des entraxes de moyeux plus larges (145mm à l’arrière et 115 devant) pour garder une ligne de chaîne des plus rectiligne, un boîtier abaissé et une douille de direction très haute. 

Le centre de gravité est déplacé sur l’arrière pour délester la proue du vélo et favoriser ainsi une direction plus fluide tout en conservant une bonne stabilité d’ensemble.

Le Manitou aime la vitesse. Rassurant en descente, il se place au millimètre. Dans le technique, le Manitou préfère un pilotage “enroulé“. Il suffit de lâcher les freins, décider de la trajectoire et son étonnante géométrie fait le reste ! Dans les portions ascendantes, le rendement est optimum avec la possibilité d’emmener des petits développement sans jamais cabrer. Mais le vélo est très rigide et ça tabasse vraiment fort sur les sols cassants…  Et c’est ici que se dessine la limite du Manitou.

Conscient du problème, Doug Bradbury sait que le mountain Bike devra obligatoirement passer par la case suspension pour progresser. En 1990 et toujours dans son garage, Doug réalisera ses premières fourches télescopiques en reprenant la structure de ses modèles rigides. Séduits, John Tomac et Julia Furtado utiliseront les prototypes aux premiers championnats du Monde de Durango sur leurs Yeti. L’année suivante, le Manitou entièrement suspendu est dévoilé. Entre 1986 et 1993, Doug aura fabriqués quelques 316 vélos dans son garage, machines uniques et hors normes. Mais en 1992, la license Manitou sera revendue à Answer pour passer du pur artisanat à la réalisation industrielle. Si Doug sera toujours à la création, c’est pourtant une autre chronique qui commence…